Pourquoi payer pour du porno ? Pour beaucoup la réponse est contenue dans la question et suivant que l’on est un pro de cette industrie, on répond oui pour soutenir la production. Si on est un consommateur, on répondra non puisqu’il y a plein de sites, des tubes, qui proposent des séquences et même des films complets gratuitement. Pourquoi dépenser pour ce qu’on peut avoir pour rien. Payer pour du porno a pourtant un sens et répond avant tout à une éthique.
A une époque où l’on parle beaucoup d’éthique, de commerce équitable, de respects de valeurs, payer pour regarder du porno devrait participer de cette même prise de conscience. Sauf que le porno reste un domaine tabou, que si les consommateurs ont augmenté d’une manière incroyable au fil des années, l’industrie est toujours aussi mal perçue et personne n’a vraiment envie de payer pour voir sur porno.
D’autant que du point de vue du consommateur, et parfois des producteurs eux-mêmes, il a été réduit à la simple fonction masturbatoire. On lance une vidéo sur un tube, en choisissant sa niche préférée, Lesbiennes, Hentai, Milf et Belle-mère (les niches les plus recherchées en 2018 sur PornHub), on fait sa petite affaire et on « reprend ses activités normales ».
En résumé, quand on a soif on prend un verre d’eau du robinet, quand on est excité, ou en manque de sexe, on mate un porno sur un tube et tout va mieux. Le principe est devenu le même.
Et pourtant, il devient important de prendre conscience qu’il est utile de payer pour regarder du porno sur internet.
Payer pour du porno est faire preuve d’éthique
Des études menées aux Etats-Unis, ont montré que les individus qui disposent de suffisamment de pouvoir d’achat font des choix éthiques dans leurs achats. Ils recherchent les vêtements, les objets du quotidien et même leur alimentation qui répondent aux critères du commerce équitable.
Il en va de même avec le divertissement. Musique, livres, films, les consommateurs paient pour obtenir ces produits, comme un moyen de soutenir les industries du loisir et ceux qui les font.
Pourquoi n’en serait-il pas de même avec la pornographie ?
Quand vous regardez un film porno, vous regardez des personnes qui sont tout aussi réelles que vous. Comme vous, ces personnes travaillent pour payer leurs factures, pour vivre comme tout un chacun.
Comme tout produit, sa fabrication, sa création coûte de l’argent. Faire une scène hard implique la présence d’actrices, d’acteurs et de tous les techniciens pour que ce soit fait de manière professionnelle. Et tout cela à un prix.
Rien que cela devrait faire prendre conscience au spectateur de la nécessité de payer pour regarder des films porno. Tout travail, même s’il peut paraître marginal, mérite salaire et pour cela, il faut qu’il génère des revenus. Sinon c’est la porte ouverte à tous les abus et les excès.
Six raisons de payer pour du porno
Pour expliquer plus simplement pourquoi payer pour du porno, voici six raisons qu’il convient de ne pas négliger.
- S’abonner à un site porno premium n’est pas plus cher qu’un abonnement à Netflix.
- Payer pour du porno, c’est l’assurance d’avoir un porno de qualité.
- Payer pour du porno, c’est participer à la reconnaissance de l’industrie et à son développement.
- Payer pour du porno, c’est éviter d’aller sur des sites malveillants et éviter les virus et autres infections des ordinateurs.
- Payer pour du porno, c’est avoir la garantie que les actrices et les acteurs sont bien traités.
- En un mot, payer pour du porno, c’est payer pour du porno éthique.
Ne pas payer son porno est soutenir le pire
Consommer du porno gratuit, quelque soit la plateforme choisie, c’est soutenir l’aspect le plus détestable du porno. Et surtout cela ne garanti absolument pas d’avoir du « bon porno ».
La première conséquence de cette gratuité du porno sur les tubes a été pour les acteurs et les actrices. Les revenus ont considérablement baissé, les marges de manoeuvres ou de décisions ont été réduites. Difficile d’exiger le préservatif si le producteur ne le veut pas, impossible de refuser des pratiques un peu trop « hard » pour soi ou du nombre de partenaires, durée des tournages qui n’en finit pas, la liste est longue des contraintes qui sont apparues avec le nouveau modèle économique du porno.
C’est sans doute en réaction au tout gratuit qu’un collectif d’acteurs du porno conduits par Adulte Empire, une société américaine a lancé la campagne #PayForYourPorn, pour alerter sur les risques de piratages. Suivant le même principe qu’il faut soutenir la presse, les musiciens, les podcasteurs auxquels on accorde des valeurs, il faut payer pour du porno si on est un consommateur engagé.
Comment le porno est-il devenu gratuit
En 30 ans, le porno est passé d’un produit cher et confidentiel à un produit banal et gratuit.
1000 Francs, c’est à peu près le prix qu’il fallait débourser dans un sex-shop glauque dans les années 80. Au début des années 90, avec l’essor de la VHS et une certaine médiatisation, le porno devient l’industrie du X, passe à la télé et se démocratise. Il a même un festival à Cannes. Et la baisse des prix des cassettes et DVD est compensée par l’augmentation des ventes.
L’arrivée du DVD continue à la démocratisation des films X, mais les prix continuent eux de baisser. Le support, s’il est un progrès n’est pas recyclable, il faut donc mieux solder les films plutôt que de détruire les galettes.
Enfin internet arrive, au départ, on propose des petites séquences pour attirer le public, des petites séquences qui sont de plus en plus longues pour finir par devenir l’intégralité des scènes ou des films avec en point d’orgue, la naissance des tubes. Ces derniers ont compris que l’on pouvait donner les séquences, au départ souvent volées, pour vendre autre chose. Suivant cette maxime chère à internet « Quand c’est gratuit c’est toi le produit ».
Et quoi qu’on en dise ou en pense, personne n’a réagi.
Comment le Mainstream s’est protégé du gratuit.
Du côté des industries du divertissement mainstream, la réaction a été différente.
Les plus anciens d’entre nous se souviennent certainement de Napster, le site de partage de musique le plus connu - il n’était pas le seul. Le soir, on lançait des dizaines ou plus, de téléchargement et au petit matin des centaines de nouvelles chansons ou albums complets étaient enregistrées sur notre ordinateur. Mais l’industrie de la musique a fait front pour se protéger. Exit Napster and Co. Aujourd’hui tout le monde s’abonne à une plateforme de streaming pour écouter sa musique.
Quelques temps plus tard arrivait Megaupload, la même chose pour les films et les séries. Là encore, l’industrie du cinéma s’est mobilisée. Exit Megaupload. Bonjour Netflix et autres sites payants de VOD
Pourquoi rappeler ces exemples, simplement pour expliquer comment des entreprises concurrentes ont été capables de s’unir pour s’opposer à un nouveau business qui représentait un risque pour elles. Et c’est exactement ce que l’industrie du porno a été incapable de faire.
Le porno opte pour les tubes gratuits
Avec l’arrivée d’internet, le fonctionnement a été l’inverse du mainstream. Tout n’a pas commencé par la distribution gratuites les films. Au départ, le consommateur avaient des extraits et si cela lui plaisait, il pouvait s’abonner pour voir la scène dans son intégralité. Un peu à l’image des bandes-annonces au cinéma.
Mais la concurrence entre les sites à rendu ces extraits de plus en plus longs, pour attirer le public. Jusqu’à devenir l’intégralité de la scène. Jusqu’au jour où des « petits malins » se sont inspirés de YouTube pour créer des sites vidéos complets et gratuits.
Les tubes venaient de naître, remplis pour la plupart du temps avec des vidéos volées, piratées sur d’autres sites.
Réaction de l’industrie du porno ? Du bruit, des lamentations, des plaintes pour vol de contenu mais tout cela déposé individuellement, sans aucune union. Pornhub, Youporn et les autres avaient bien compris que les producteurs et les distributeurs n’arriveraient jamais à s’entendre pour s’opposer. D’autant que les autorités, les gouvernements des pays où le porno est légal, ainsi que l’opinion publique, les consommateurs en tête, ne bougeraient pas le petit doigt pour défendre une industrie qu’ils réprouvent.
Pire, de nombreuses sociétés ont utilisé les tubes pour faire la publicité de leur production. Quand elles ne se vendaient pas tout simplement à eux.
Mais les conséquences de cette capitulation de l’industrie du porno face aux tubes a été dramatique pour tous les professionnels de porno. Baisse des coûts de production, baisse de la qualité des vidéos, disparition de ce que l’on a pu appeler des films au profit de scènes, acteurs et actrices sous-payés, exigences toujours plus grandes sur les prestations à fournir. Le porno est revenu dans beaucoup de cas à l’époque du far-west.
Mais un far-west qui en 2018 a représenté 33,5 milliards de visites sur Pornhub soit environ 92 millions de visites quotidiennes. Quand on sait qu’à chaque minutes, ce sont 12 nouvelles vidéos et deux heures de contenu qui sont chargées sur Pornhub, on comprend facilement le succès de la plateforme. Mais surtout, on comprend mieux la disparition des vraies et belles productions de films hard.